Diversifions nos apports en chaleur et protégéons nos ressources en bois

Depuis quelques temps, l’ADEME s’inquiète du trop fort engouement pour le bois-énergie alors que le changement climatique bouleverse le cycle hydrique de nos forêts et que nos arbres meurent. L’Agence a ainsi mis en garde le grand public ainsi que les différents conseillers en transition énergétique sur l’éventuel manque de bois qui pourrait arriver si ces tendances continuent.

Pourra t’on continuer à faire de plus en plus de réseaux de chaleur, consommant toujours plus de bois alors que, selon Reporterre, « En France, la mortalité des arbres est en hausse de 50 % sous l’effet des sécheresses successives et de la prolifération des ravageurs. ». Non, il faut impérativement diversifier nos apports de chaleur et impérativement donner la priorité aux autres sources de chaleur telles que :

  • La récupération de chaleur (chaleur fatale) des process industriels, des eaux usées, des data centers ou de l’incinération des déchets… Le potentiel global est immense (voir plus bas) ;
  • Les pompes à chaleur. Qu’elles utilisent l’eau ou l’air ambiant comme source ont un avenir radieux du fait de leur haut coefficient de performance. Une unité d’électricité pouvant générer trois ou quatre unités de chaleur ;
  • La géothermie qu’elle soit sur nappe, sur lac ou de surface a aussi beaucoup d’avenir. Ces deux solutions ont l’avantage de pouvoir produire du chaud et du froid ;
  • Le solaire thermique est une bonne source de chaleur, notamment pour l’eau chaude sanitaire. Certains pays comme le Danemark utilisent même cette solution pour des réseaux de chaleur alors qu’ils sont moins ensoleillés que le nôtre.

Comme le montre le graphique de l’ADEME ci-dessous, Le bois énergie ne vient ainsi qu’en tout dernier, une fois que toutes les alternatives ont été épuisées.

La chaleur fatale, kesaco ?

La chaleur de récupération, ou chaleur fatale, est l‘énergie thermique émise par un procédé dont elle n’est pas la finalité. Son exploitation demande le développement d’une technologie complémentaire. Il s’agit généralement d’améliorer à la fois l’efficacité énergétique et l’impact environnemental d’un système produisant, de manière annexe, de la chaleur.

Selon l’ADEME, « L’industrie présente un potentiel de chaleur fatale de 109,5 TWh, soit 36 % de sa consommation de combustibles, dont 52,9 TWh sont perdus à plus de 100°C. (Pour rappel : 1 TWh = 1 milliard de kWh ou 1 million de MWh).

À ce gisement s’ajoute 8,4 TWh de chaleur rejetés au niveau des Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM), les station de transfert d’énergie par pompage (STEP) et les Data Centers.

Par ailleurs, 16,7 TWh de chaleur fatale à plus de 60°C sont identifiés à proximité d’un réseau de chaleur existant. Ce potentiel représente un peu plus de 1,66 millions équivalents logements. ». Cependant il est à noter que l’électrification de l’industrie – si elle se fait un jour – pourrait diminuer fortement ces potentiels du fait qu’il n’y ait moins de chaleur fatale dans des processus électrifiés.

On l’a vu, les solutions pour compléter voire remplacer le bois énergie sont nombreuses. Nos communes et collectivités diversifient leurs apports de chaleur et ce n’est que le début.

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